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Le double,
mon illusion préférée
Rouge profond, 2025
Si l’on en croit Chris Marker, le double ouvre une « voie royale » dans l’histoire du cinéma. L’essai de Diane Arnaud met en lumière les jeux de dupes (imposture, double jeu, dissimulation) et les mirages (hallucination, fantasme, projection) que convoque ce motif cinématographique depuis les débuts du cinéma jusqu’à nos jours.
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Dans le prolongement de la pensée du philosophe Clément Rosset pour qui le thème littéraire du double constitue le symptôme majeur de l’illusion, il s’agit de découvrir les incidences esthétiques qui, au cinéma, dérivent du dédoublement mis en scène comme illusoire.
L’étude embrasse une cinquantaine de films américains, européens ou asiatiques, de L’Étudiant de Prague (1913) à Us (2018) de Jordan Peele ou Asako I & I (2018) de Ryûsuke Hamaguchi. Deux films-clés sont analysés avec précision et fantaisie : Despair (1978) de R.W. Fassbinder, qui dérègle les conventions des films de sosies, Vertigo (1958) d’Alfred Hitchcock, qui tord le cou aux histoires de revenant. Le commentaire détaillé des œuvres va de pair avec l’usage inventif de notions telles que le double dissemblable, le double fictif, le double potentiel. Car la force de résistance et de réinvention du double, qu’il soit masculin ou féminin, bouleverse la perception de l’espace-temps au cinéma.

Glissements progressifs du réel. Les faux réveils au cinéma
Rouge profond, 2018
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EN DOUCE : les œuvres de Luis Buñuel, Federico Fellini, Jacques Rivette ou Apichatpong Weerasethakul prennent l’allure d’une promenade surréelle entre la veille et le rêve. EN SURSAUT : dans les univers à sensations fortes de John Carpenter, Wes Craven, Brian De Palma ou David Lynch, le pouvoir fantastique du réveil est d’assurer la résurrection de la fiction pour prolonger la mystique du cinéma. EN BOUCLE : d’eXistenZ à Réalité, les réveils faussés se répètent possiblement à l’infini. Vouloir se réveiller ad vitam æternam, c’est croire que le cinéma repose encore et toujours sur un imaginaire de la rupture et de la résurgence.

Imaginaires du déjà-vu
Resnais, Rivette, Lynch et les autres
Hermann, 2017
Au cinéma, l’art du déjà-vu crée des effets de remémoration et de reconnaissance encore plus troublants que dans nos vies. Vertigo d’Alfred Hitchcock et La Jetée de Chris Marker ont montré la voie : ressusciter une histoire d’amour, revoir une scène marquante. Les films mystérieux d’Alain Resnais, de Jacques Rivette, de David Lynch sont au cœur du livre, car ils confrontent avec une ingéniosité inouïe la compulsion de répétition au désir de recréation.
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De L’Année dernière à Marienbad, Je t’aime, je t’aime et Providence à Céline et Julie vont en bateau, L’Amour par terre et Histoire de Marie et Julien en passant par Lost Highway, Mulholland Drive ou Inland Empire, les moments inquiétants, amusants parfois, où le spectateur perçoit des plans et des situations déjà vus l’amènent à se déplacer sur les scènes du souvenir, du rêve, du fantasme. Ces formes originales de déjà-vu font accéder aux possibilités imaginaires de la réinvention pour échapper à un destin tout tracé.

Les images et les mots
Décrire le cinéma
Sous la direction de Diane Arnaud et Dork Zabunyan
Presses universitaires du Septentrion, 2014
Il y a aujourd’hui une crise de la description des images du cinéma, si l’on en croit une déclaration de Jean-Luc Godard pour qui les cinéphiles devraient s’inspirer du quotidien de sport L’Équipe : « Dans le compte-rendu que je lis, je retrouve vraiment ce qui s’est passé la veille », dans la mesure où les journalistes sportifs décrivent toujours finement les gestes et les actions qu’ils ont vus auparavant au stade.
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L’ironie du propos doit nous conduire à dépasser la plainte qui l’enveloppe, et à examiner dans le détail les manières dont la fonction descriptive se développe devant un film ou une séquence filmique : pour l’analyste, le théoricien des images, l’historien du cinéma, le philosophe cinéphile. Dans une époque où le discours sur le cinéma est confronté à d’importantes mutations (critique frontale et indifférenciée de la circulation des images, profusion des commentaires via les blogs internet), cet ouvrage répond à la nécessité de penser les protocoles contemporains de la description filmique. L’idée est de faire appel à des spécialistes de l’image pour apprécier avec eux comment s’est construite leur pensée du cinéma depuis une pluralité d’opérations descriptives. L’articulation entre l’objet et la méthode de description est constamment interrogée, à travers des contributions sur des réalisateurs très variés (de Hitchcock à Pasolini, d’Orson Welles à Gus Van Sant) et des objets filmiques spécifiques : fictions, remploi d’images, gestuelle des corps en action, dimension sonore du cinéma, etc. pour défendre une pratique descriptive toujours singulière et jamais définitive.

Ozu à présent
par Diane Arnaud et Mathias Lavin
G3J, 2013
Cinquante ans après la mort de Yasujirô Ozu, ses films paraissent toujours actuels. Gosses de Tokyo, Printemps tardif, Le Goût du saké continuent de surprendre, d’intriguer, d’inspirer leurs spectateurs. Cet ouvrage tente de découvrir les différentes formes de présence du cinéma d’Ozu dans la création et la pensée contemporaines.
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Changements de têtes. De Georges Méliès à David Lynch
Rouge profond, 2012
En 1898, Georges Méliès décide de changer de têtes avec Un homme de têtes. Par ce geste, idée et trucage de génie, l’artiste inaugure une tendance du cinéma de fiction qui se caractérise par des effets burlesques, fantastiques et fantasmatiques. Prolongeant les attractions primitives, le cinéma s’amuse du dérèglement des identités, des visages, des incarnations dans des histoires souvent affolées qui vont de Buster Keaton à Jim Carrey.
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La faculté des acteurs à se déguiser ou se masquer, à se glisser dans plusieurs corps, à jouer des rôles multiples, à se transformer à vue en quelqu’un d’autre devient même inquiétante avec Lon Chaney, Jerry Lewis, Alain Delon ou Barbara Steele… Ce livre met en relation des dizaines de films qui couvrent plus de cent ans de cinéma. Les fictions spectaculaires, des comédies françaises, anglaises et américaines à Fantômas, Matrix, Le Masque du démon, Mission : Impossible, Les Yeux sans visage, Volte/Face ou Holy Motors, côtoient les œuvres d’auteurs, de Buñuel à Resnais, de Fassbinder à Cronenberg. L’art filmique de David Lynch, ultime cinéplaste du xxe siècle, vient clore cette investigation richement illustrée des réinventions de soi en images.

Kiyoshi Kurosawa. Mémoire de la disparition
Rouge profond, 2007
Le cinéma de Kiyoshi Kurosawa est devenu une référence incontournable en France avec la sortie de Cure (1997), Charisma (1999) et Kaïro (2001). Cette trilogie, mêlant le fantastique et l’intime dans une vision violente et inquiétante de la société japonaise contemporaine, est le point de départ de la réflexion de Diane Arnaud.
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Son essai met en perspective toute la création du metteur en scène notamment ses premières réalisations qui partent des genres : le thriller (films de yakuza), l’horreur et l’érotique. Mais, avant tout, l’œuvre de Kurosawa tente de retracer et figurer la disparition des héros nippons, en traitant particulièrement de l’amnésie d’une jeunesse à la dérive et de la hantise de l’Histoire. La mise en scène de la disparition représente l’un des gestes créateurs les plus intenses du cinéma actuel. Échos asiatiques à Kitano, à Wong Kar-wai, à Tsai Ming-liang. Et plus encore. Les références stylistiques au cinéma occidental, de Fleischer à Antonioni, de Resnais à Lars von Trier, et leurs croisements avec la tradition japonaise des revenants accentuent l’inquiétante étrangeté d’une œuvre sur la brèche : entre destruction et reconstruction, traumatisme et remaniement, action critique et désœuvrement, peur et oubli…. Le travail de mémoire, qui s’impose au fil des changements fantomatiques de plans, trace une nouvelle tendance du cinéma vouée à l’échappée et au retour de la catastrophe.

Le cinéma de Sokourov
Figures d’enfermement
L’Harmattan, 2005
Alexandre Sokourov, dont les films nous sont enfin parvenus à la faveur de la perestroïka après dix ans de censure, n’a pas arrêté de tourner depuis la fin des années 70. Son oeuvre complexe, immense, a attiré tour à tour la curiosité, la faveur et l’exaspération critiques.