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In the Mouth of Madness : réflexions à partir d’une analyse vidéo

Diane Arnaud

L’essai vidéo intitulé Les Trois Voies de la réflexivité dans « L’Antre de la folie » de John Carpenter que j’ai conçu pour le colloque « John Carpenter, maître de l’horreur » en lieu et place d’une communication traditionnelle est une analyse filmique de dix-sept minutes, consultable en ligne. Pour en accompagner la vision, j’aimerais mettre au jour l’état d’esprit dans lequel je l’ai réalisé.

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Intuitions de départ
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À l’origine de cette forme pour moi inhabituelle et inattendue, une envie toute simple : celle de comprendre par quel biais l’oeuvre de John Carpenter opère un retour sur elle-même à la fois troublant et stimulant. Il m’a semblé que la saveur du phénomène de la réflexivité provenait de la subtilité et de l’inventivité de certains choix de montage. Aussi me suis-je demandée, en me penchant spécifiquement sur L’Antre de la folie (1995), si cette intuition était partagée.
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1. Trouble dans la réflexion
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Nombreux sont les critiques et les théoriciens…

In the Mouth of Madness : réflexions sur une analyse video

2022

 

Le faux réveil, figure de passage

2021

 

Émotions de répétition : la mémoire à l’essai

2019

 

Les marques du temps : plasticité érotique et vampirisation iconique

2019

 

Dédoublement et défiguration plastique dans Twin Peaks

2019

 

David Lynch : l’ultime cinéplaste

2018

 

Diane et Coco vont en bateau. Divagations sur les personnages-rébus chez Bunuel, Lynch et Ruiz

2018

 

Cinéplasticité du visage. L’art troublant du deux en un

2017

 

Kiyoshi Kurosawa : de l’angoisse à l’amour

2017

 

L’accélération pour mémoire : retours à Hiroshima dans 200 000 Fantômes et Kaïro

2016

 

POSITIF
L’empire des spectres : de Kaïro à Real

2015

 

La description sans fin ?

2014

 

POSITIF
Illuminations féminines : Lynch, von Trier, Sokourov et Kurosawa

2014

 

Bazin, Deleuze : une question de profondeur

2014

 

La mémoire se cache en forêt. Charisma de Kiyoshi Kurosawa

2014

 

Montage des possibles. Ozu, du côté de chez Van Sant et Resnais

2013

 

Rêve-mémoire dans le cinéma traumatique contemporain : de Misterious Skin à Inland Empire

2012

 

Crises de larmes et devenirs modernes du cinéma : de Rohmer à Lynch

2010

 

L’après Jetée : ciné-albums photo de la catastrophe

2010

 

L’attraction fantôme dans le cinéma d’horreur japonais contemporain

2010

 

La poétique de l’espace chez Sokourov

2009

 

POSITIF
Les vierges folles des années 60

2009

 

Figures d’enchaînement au cinéma – l’analyse filmique au beau milieu des appareils

2008

 

Histoire de familles, histoire de fantômes : Tokyo Sonata, Kiyoshi Kurosawa, 2008

2008

 

L’art du penchant : érotique des acteurs et éthique du regard dans le cinéma tardif d’Oshima

2007

 

Hiroshi Teshigahara : motifs de l’obsession

2007

 

Quel espace pour l’analyse filmique ?

2006

 

Maisons de fous. Approches de la déraison dans le cinéma fantastique

2005

 

Kirsten Dunst et Scarlett Johansson

2005

 

Nouvelle occupation de l’espace ? Le CinemaScope, support d’une esthétique de l’enfermement

2004

 

Drôle d’endroit pour une rencontre : Hitchcock, De Palma, Argento

2004

 

L’essai, forme de l’entre-deux

2004

 

Dans les mains de l’ombre : Sombre (1998), de Philippe Grandrieux

2002

 

Glissements progressifs du réel :
Les faux réveils au cinéma

Rouge profond, 2018

Le héros du film ouvre les yeux et, au lieu de se réveiller dans le monde réel, le voici propulsé à l’intérieur d’un songe ou d’un univers parallèle. Du cinéma de Méliès au Magicien d’Oz et autres classiques, le faux réveil a plus d’une fois mis en scène l’entrée du spectateur dans la projection. Grâce à des scénarios d’une complexité fabuleuse (Un jour sans fin, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Inception), les films contemporains refont la part belle à ce motif visuel et narratif.

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Le plus souvent, les récits enchâssés établissent dans l’après-coup la nature onirique ou virtuelle de la réalité à laquelle on s’est éveillé. Le faux réveil déploie une nouvelle perspective esthétique qui consiste à différer la sortie du film, tantôt en douce, tantôt en sursaut ou en boucle. En douce : les oeuvres de Luis Bunuel, Federico Fellini, Jacques Rivette ou Apichatpong Weerasethakul prennent l’allure d’une promenade surréelle entre la veille et le rêve. En sursaut : dans les univers à sensations fortes de John Carpenter, Wes Craven, Brian De Palma ou David Lynch, le pouvoir fantastique du réveil est d’assurer la résurrection de la fiction pour prolonger la mystique du cinéma. En boucle : d’eXistenZ à Réalité, les réveils faussés se répètent possiblement à l’infini. Vouloir se réveiller ad vitam aeternam, c’est croire que le cinéma repose encore et toujours sur un imaginaire de la rupture et de la résurgence.